jeudi 17 mars 2011

l'éolien en vallée de l'Ance

Le conseil communautaire de la Vallée de l'Ance s'est réuni le 16 mars 2011, pour approuver le nouveau projet de ZDE remanié, en présence de membres de l'association "vent libre".
Voici l'intervention que j'ai faite à cette occasion :


Contre l’éolien en vallée de l’ance

Beaucoup a été dit sur l’intention d’implanter des aérogénérateurs géants dans notre parc naturel, et plus précisément dans notre belle vallée de l’Ance.
Sans vouloir relancer une polémique vaine, je voudrais cependant rappeler ici quelques éléments de réflexion.
D’abord une remarque : pour un tel chantier industriel, qui aura un impact considérable et bouleversera le quotidien des gens, pourquoi n’a-t-on pas demandé leur avis aux habitants ? L’exécutif de la CCVA s’est arrogé le passe droit de publier un article élogieux sur les bienfaits de l’éolien dans son journal « l’Hirondelle », d’emmener les élus communautaires visiter un site, mais n’a pas cru bon d’assister à deux réunions contradictoires proposées sur ce sujet par l’association « vent libre » en mai et août 2010.
Cette association s’est vu refuser la liste des électeurs des sections concernées, alors que la CCVA l’utilise librement pour avancer ses arguments, et notamment pour annoncer à ces personnes qu’elles vont gagner beaucoup d’argent. Comme en politique, méfions-nous des belles paroles, qui nous promettent le beurre et l’argent du beurre, avec en plus le sourire de la crémière. En général, les réveils sont douloureux… Et, en tant qu’adultes et citoyens, nous avons du mal à croire au père Noël. Cet argent, s’il y en a, ira dans la poche des promoteurs, qui eux ne manquent pas de souffle !
S’il reste des sous pour la commune, ils devront être consacrés aux économies d’énergie exclusivement.
Réfléchissez bien, votre vote va engager pour trente ans le cadre de vie des habitants de cette vallée, sans compter la lourde charge financière de la « remise en état », qui est loin d’être assurée, contrairement à ce qui est dit. Pensez aussi à l’effet repoussoir sur l’installation des résidents, le tourisme, le commerce et l’artisanat.
Enfin, sur les communes concernées à l’origine par cette ZDE, plusieurs ont déjà refusé : il s’agit de St-Just et Grandrif, qui relèvent d’une autre communauté, pour l’instant, et de Baffie, La Chaulme, et Sauvessanges pour la nôtre. Il est donc normalement acquis que ces communes s’opposent au projet qui est proposé à cette assemblée.
Car j’ose espérer que les représentants de ces communes ne trahiront pas leur majorité communale en commettant un vote personnel différent ! Si cela devait se produire, je démissionnerais de mes fonctions communautaires. La démocratie n’est pas un jeu, et je ne supporterais pas qu’elle soit bafouée, comme cela s’est déjà produit, au plus haut niveau de l’état, mais aussi dans notre région, où ont été recommencés des votes non conformes aux vœux des gentils organisateurs.
Quant aux autres communes moins concernées directement (Viverols, St-Romain, Saillant, St-Anthème) elles ont la possibilité de se rétracter, comme pour toute offre commerciale pour laquelle on s’est un peu trop vite emballé.
Un mot enfin, avant de conclure, à propos de la catastrophe survenue au  Japon : nous sommes très conscients des dangers du nucléaire, mais ce n’est pas ici que nous résoudrons ce problème. Rappelons qu’en vallée de l’Ance, ce n’est pas une centrale nucléaire qu’il s’agit d’installer, mais des aérogénérateurs géants.
Et nous sommes nombreux à penser que tout l’argent consacré aux promoteurs d’éoliennes aurait été mieux utilisé pour la recherche de vraies énergies renouvelables, le solaire, la biomasse ou la géothermie profonde, voire la micro centrale hydraulique, par exemple.
Voilà, j’avais promis d’être bref, pour conclure, il serait bien d’avoir la courtoisie de donner la parole à un représentant de l’association « Vent libre » venue en nombre assister à nos travaux.

Parole a ensuite été donnée à vent libre, mais le dialogue a tourné court et  le vote, à bulletin secret s'il vous plaît! a hélas donné le résultat que l'on subodorait, compte tenu des pressions financières :
15 voix pour ce projet, et seulement 4 voix contre, sur les  19 votants.
J'ai donc présenté ma démission.

mardi 8 mars 2011

Europa Nostra

Je relaie ici, bien volontiers, le communiqué d'Europa Nostra, l'association européenne de sauvegarde du patrimoine.


PATRIMOINE MONDIAL DE L’HUMANITE :
LES EOLIENNES VALENT-ELLES LE DECLASSEMENT DU MONT SAINT-MICHEL ? 
Canisy, le 6 mars 2011 – Le Comité exécutif d’ Europa Nostra, Fédération européenne du patrimoine culturel et naturel, s’est rendu samedi 5 mars, à Argouges (Manche) ,  commune située sur la ligne de crête qui domine la baie du Mont Saint Michel,   pour apprécier le  risque de dégradation du site lié  au projet de développement d’installations éoliennes en co-visibilité.
Europa Nostra - qui regroupe plus de 250  associations du patrimoine, actives dans 45  pays d’Europe, dont les vingt-sept Etats membres de l’Union européenne - a voulu ainsi exprimer  son incompréhension face à la décision prise par le préfet de la Manche accordant un permis de construire pour  l’implantation d’éoliennes sur la commune d’Argouges , et ce  en dépit de l’avis défavorable du commissaire enquêteur .
« Le Mont Saint-Michel n’est pas seulement un des monuments les plus visités au monde. Il est l’un des  joyaux de l’histoire de la chrétienté, un monument de spiritualité et d’architecture. Savoir que la splendeur de son site, dont l’universalité est reconnue par le classement au Patrimoine mondial de l’UNESCO, risque d’être profondément altérée par l’installation de dizaines  de machines industrielles qui rivalisent en hauteur avec l’Archange , est une illustration dramatique du mélange des genres entre affairisme et politiques publiques » a déclaré Denis de Kergorlay, président exécutif d’Europa Nostra, lors de sa visite à Argouges. 
« Face au risque réel de déclassement par l’UNESCO de ce site majeur, Europa Nostra ne peut qu’appeler au sursaut des consciences, à l’indignation légitime de la société civile, pour rappeler qu’il y a des limites au non-respect du patrimoine culturel de l’humanité, et que les gouvernements et les institutions européennes devraient  entendre  ce sentiment d’indignation », a ajouté Denis de Kergorlay.
Les responsables du patrimoine mondial de l’UNESCO ont déjà exprimé auprès du gouvernement français toute leur inquiétude alors même que de nombreux projets d’éoliennes sont en cours d’instruction sur des communes voisines, notamment dans le département limitrophe d’ Ille et Vilaine, situées également sur la ligne de crête qui domine la Baie .
Si le projet d’Argouges venait à se réaliser , ces éoliennes seraient visibles depuis le Mont Saint-Michel , dégradant ainsi un paysage immuable et unique , dont la valeur universelle exceptionnelle est reconnue par le classement au patrimoine mondial. Ce classement impose à l’Etat d’en être le «  comptable » aussi bien devant ses citoyens que devant les instances de l’UNESCO quant à la conservation et la protection du site.
Europa Nostra demande donc solennellement aux pouvoirs publics français - mais aussi à  chaque Etat membre de l’Union européenne pour le territoire les concernant - que le respect des sites paysagés et bâtis soit mieux pris en compte dans les politiques publiques . Cette demande s ‘applique notamment à  la mise en place d’installations industrielles nouvelles ,  hors normes et  à caractère privé, telles que les éoliennes ; elle s’inscrit  dans la logique même du développement durable qui devrait permettre aux générations futures de disposer de paysages culturels et de sites et monuments préservés.
Cette visite à Argouges , faisait partie du programme de la réunion qui s’est tenue les 4-5 mars à Canisy (Manche), sur invitation de M Denis de Kergorlay, président exécutif d´Europa Nostra. : elle a permis de confirmer la co-visibilité  de ce projet d’installations éoliennes avec  le  Mont Saint-Michel.
Outre le cas des éoliennes menaçant la Baie du Mont Saint Michel, le Comité exécutif d´Europa Nostra s´est penché sur d´autres cas de sites exceptionnels menacés en Europe : les thermes romains de Allianoi en Turquie en train d’être engloutis  par les eaux d’un barrage ;  le site romain de Rosia Montana en Roumanie menacé par une installation minière intensive ; la ville «  fantôme » de Famagouste à Chypre, victime des divisions politiques ; ainsi que  les grandes menaces sur les magnifiques  patrimoines culturels du  Kosovo et des  pays du Caucase. …

lundi 7 mars 2011

en Ardèche, à Grignan...


Une interview complaisante d’un maire de la Haute-Loire est parue récemment dans « l’hirondelle », le journal de la Vallée de l’Ance, pour nous vanter les mérites de l’éolien. Bien sûr, tout est beau, les gens sont contents, mieux ! Ils sont fiers, et une pluie d’or tombe sur la commune…
Pour renforcer l’effet bénéfique de ce joli conte de fée, les élus communautaires de la vallée, ainsi que ceux des communes concernées par le projet éolien (St-Clément, Médeyrolles, églisolles) sont conviés à une visite d’éoliennes dans l’Ardèche, cette fois ci, samedi 12 mars, avec repas offert.
Peut-être pourraient-ils prendre l’avis d’un autre maire, celui de Grignan, qui a un point de vue différent ?
Voici une vidéo à consulter : (elle dure environ 10 mn)